Toutes vos Questions sur les Dents de Lait

En complément de notre calendrier d’apparition des dents de lait, on vous propose ici les réponses à la plupart de vos questions sur les dents de lait. N’hésitez pas à rendre compte de vos expériences dans les commentaires 🙂

Vos questions sur les dents de lait et la poussée dentaire

Quel est le cycle de la dentition?

Tout d’abord, il arrive dans de très rares cas qu’un bébé naisse avec une dent déjà formée et en place. Il est alors important de la lui enlever, car, n’ayant pas de racine, cette dent risquerait d’être rapidement avalée…

De manière générale et conformément au calendrier déjà présenté, les toutes premières dents sont les incisives, à partir de 6 mois. Après les dents de devant, ce sont les canines qui apparaissent (dès 12 mois). Enfin, les molaires font leurs premières poussées vers 18 mois.

Au total, on compte 20 dents pour le bébé, toutes en place à 3 ans, et ce jusqu’à ses 6 ans environ. Elles tomberont alors une à une, pour être remplacées par des dents définitives, et ce dans leur ordre d’apparition : les incisives à 6 ans, les canines vers 9 ans, les molaires dès 12 ans. A noter que les dents de sagesse peuvent également sortir dès 16 ans. Il faut alors décider si on les garde ou non.

Comment détecter l’apparition des dents de lait ? Quels en sont les symptômes ?

  • Le plus évident : des pleurs incessants, des « sautes d’humeur ». En effet, avoir des dents qui poussent fait très mal (elles doivent percer la gencive !) et donc ne vous attendez pas à voir votre enfant trop sourire…
  • On note ensuite beaucoup de salive dans la bouche, des gencives enflées, et éventuellement des joues rosâtres
  • Le fameux érythème fessier (en réaction à la poussée des dents) : fesses rouges, parfois avec des plaques
  • Enfin, des nuits difficiles et l’envie de tout mettre à la bouche
  • Quelques fièvres passagères

Gestion de la douleur des dents de lait

Comment soulager la douleur causée par les dents de lait ?

Si la douleur de la pousse des dents est largement supportable pour un adulte, elle l’est beaucoup moins pour un bébé. Heureusement, il existe plusieurs solutions pour la soulager et aider l’enfant à traverser cette période difficile.

Le premier accessoire indispensable sont les anneaux de dentition. Il en existe plusieurs sortes, qui se présentent toutes sous forme d’un anneau en plastique à mâchouiller et qui peuvent, pour la plupart, être réfrigérés. Leur objectif est évidemment de masser la gencive endolorie et d’endormir la douleur.

Plus activement, on peut choisir un baume gingival dont l’action sera plus immédiate puisqu’il calmera la douleur. A noter qu’il peut évidemment être ingéré sans risque, et qu’il faut masser la gencives lors de son application.

Certains peuvent aussi avoir recours à l’homéopathie, axée davantage sur le long terme et sur le pouvoir les plantes, tandis que d’autres préfèreront le paracétamol dont il ne faut surtout pas abuser !

Attention : percer la gencive en frottant un sucre ou n’importe quoi d’autre est interdit ! Cela doit se faire naturellement, sans aucune intervention de votre part ! Sinon, la gencive ouverte risquerait de s’infecter, la dent pourrait mal pousser… et il pourrait y avoir des complications.

Dents qui bougent : pas d’inquiétude

On s’éloigne un peu de la petite enfance dans ce paragraphe et on va aborder l’autre grande étape des dents de lait : leur chute. La question est donc, pour le parent, de savoir comment accompagner au mieux son enfant et comment le rassurer lorsque ses premières dents commencent à bouger.

La première dent qui bouge peut être source d’inquiétude. L’enfant ne comprend pas trop ce qu’il lui arrive, il est stressé, d’autant que cela peut être douloureux ou provoquer des sensations désagréables. La meilleure solution, pour le détourner de ces pensées, est de lui raconter l’histoire de la petite souris, en insistant sur la récompense s’il se comporte bien. Au lieu de redouter la chute de sa dent, il sera donc pressé de la voir tomber et d’empocher la petite pièce !

Une autre alternative consiste à en parler avec ses camarades de classe, qui ont déjà vécu cela et pourront donc le rassurer.

Enfin, les enfants sont très sensibles aux histoires et à l’imagination. Une bonne idée est donc de leur conter des aventures, tirées de livres dédiés, qui mettront en scène des personnages admirables et forts qui endureront et rendront à cette épreuve tout le côté épique qu’elle mérite.

Comment arracher une dent qui bouge ?

Même s’il est déconseillé de précipiter sa chute, certains parents et enfants se montrent impatients de faire tomber la dent dès qu’elle bouge. Pour la dentiste Déborah Rozental, « le mieux est de la laisser tomber seule mais, si la dent ne tient qu’à un fil et ne se décide pas, une pomme verte bien croquante devrait faire l’affaire ». Mais les parents ont bien plus d’imagination que cela et font souvent appel à leurs souvenirs d’enfance et à cette histoire de clenche à laquelle on relie la dent sur le point de tomber par une ficelle. Youtube regorge même de vidéos du genre où les portes sont tantôt remplacées par des véhicules roulants, tantôt par des véhicules volants ou même des animaux.

Problèmes dentaires liés aux dents de lait

Mes dents de lait ne tombent pas !

De la même manière que certaines dents peuvent prendre leur temps pour pousser, il arrive que certaines dents de lait ne veuillent pas tomber. En général, cela est dû à une racine bien implantée qui tarde à se désagréger. Il est important, alors, d’aller consulter son dentiste pour les faire enlever, car elles gênent la pousse des dents définitives et celles-ci, risquent de pousser de travers ou pire : de pousser derrière !

Concernant l’extraction, pas d’inquiétude à avoir : le dentiste endormira la gencive comme pour une carie et enlèvera le morceau de dent restant (cela n’est pas douloureux, le nerf des dents de lait est toujours résorbé dans ces cas-là et ne fait donc pas mal, c’est juste désagréable de se faire tirer les dents). Quoiqu’il en soit, il est rare d’en arriver là.

Mes dents de lait poussent de travers !

Si les dents déjà sorties sont trop serrées, les dents qui poussent n’ont pas la place de s’installer et poussent donc de travers ou juste à côté. On parle alors de chevauchement. Si l’espace entre deux dents est trop large, on parle des dents du bonheur (ou pour certains des dents de Vanessa Paradis).

Quoiqu’il en soit, pas de craintes à avoir : le port d’un appareil dentaire ou d’un appareil de contention permet de corriger ces problèmes et d’avoir une dentition parfaitement alignée. En général, cela prend de 1 à 3 ans, et il ne faut pas hésiter à consulter son dentiste puis son orthodontiste pour en discuter.

Le cas échéant, laisser une dentition de travers peut causer des problèmes de mâchoire plus tard (notamment lors de la mastication), de mauvaises habitudes de langue (et il faudra consulter cette fois un orthophoniste pour tous ces problèmes de prononciation) ou simplement des problèmes d’ordre esthétique.

Prendre soin de ses dents (pas seulement de lait !)

Fréquence de visite chez le dentiste

En Europe, la première visite chez le dentiste doit se faire à l’âge de 3 ans afin de familiariser l’enfant avec ce nouvel univers médical. Par la suite, une à deux visites de routine chez le dentiste permettent d’assurer un bon suivi et de réagir rapidement en cas de nécessité (carie, mauvais développement…). De plus, cela créera des liens spéciaux avec le médecin (pour l’enfant), qui se sentira beaucoup plus en confiance s’il y a besoin d’intervenir.

Depuis 2007, la sécurité sociale pilote le programme M’T dents qui permet à tous les enfants de 6, 9, 12, 15 et 18 ans de bénéficier d’un rendez-vous gratuit. A noter que les visites chez le dentiste sont remboursées par la Sécurité Sociale et dépassent rarement les 20-30€ (en fonction des soins).

Par la suite, il faudra prendre rendez-vous avec l’orthodontiste pour voir avec lui comment se développent les dents définitives et pour corriger leur pousse si elle n’est pas droite.Les visites chez le dentiste détermineront si l’enfant a besoin de soins d’orthodontie et à quel moment les commencer. Selon l’ Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSBD), plus d’un enfant sur deux aura besoin d’ un traitement d’orthodontie entre neuf et douze ans.

C’est donc vers 12-16 ans qu’il faudra discuter de l’éventuelle pose d’un appareil dentaire dont l’objectif sera de redresser les dents définitives. A noter que, plus tard, cela devient très compliqué et contraignant de rectifier le tir, alors autant… prendre le problème à la racine !

Prendre soin de ses dents

Il est extrêmement important de prendre soin de ses dents, peu importe son âge.

En effet, il s’agit d’une habitude à prendre jeune. Négligez vos dents de lait, et vous néglirerez vos dents définitives. De plus, avoir de mauvaises dents de lait peut amener à des complications lors de la pousse des dents définitives ou à des problèmes de santé (on rappelle qu’une bonne hygiène bucco-dentaire est primordiale pour une santé globale excellente).

Voici les conseils du docteur Rozental sur le sujet : « On choisira une brosse à dent souple avec une petite tète spéciale enfants pour qu’elle puisse aller partout dans la bouche. Avant cinq ans, on utilisera très peu de dentifrice, voire pas du tout. Le brossage par les parents doit être privilégié avant l’acquisition de la motricité fine. L’idéal, c’est que les parents brossent d’abord puis laissent la brosse à l’enfant pour qu’il le fasse seul et acquiert le réflexe ».

Pour plus de détails, on vous renvoie à notre comparatif des brosses à dents pour enfant.

Questions en rapport avec les Dents définitives

Pourquoi les dents de lait tombent-elles ?

L’utilité des dents de lait n’est pas à démontrer : elles servent d’une part à permettre à l’enfant de se nourrir normalement et d’autre part à former la bouche et garder la place pour les dents définitives.

Pourquoi n’avons-nous pas directement des dents définitives ? Parce qu’une bouche d’enfant est beaucoup plus petite qu’une bouche d’adulte, et ne pourrait pas contenir les 32 dents. De plus, les enfants ont plus tendance à se casser les dents, à les négliger ou les abîmer… Sans compter que la tête est en pleine croissance. Avoir des dents temporaires est donc la réponse logique que nous apporte l’évolution à ce problème.

Concernant la chute des dents de lait, elle est causée par la pousse des dents définitives, qui se forment juste en dessous et qui cherchent à sortir à tout prix. En se formant, elles prennent de plus en plus de place en-dessous et finissent par déchausser les dents de lait qui tombent alors, laissant le champ libre.

A quel âge tombent les dents de lait ?

Même si on l’a déjà dit dans un autre paragraphe, on peut le rappeler ici en donnant quelques détails :

  • Les incisives tombent généralement à partir de 6 ans et jusqu’à 9 ans. Les définitives apparaissent peu après : de 7 à 10 ans.
  • Les molaires tombent entre 9 et 11 ans, alors que les prémolaires définitives (qui les remplacent) sortent entre 10 et 13 ans. A noter que, dans les dents définitives, on a les molaires ET les prémolaires. Suivies, plus tard (à partir de 16-18 ans et jusqu’à 40-60 ans), des dents de sagesse qui sont situées derrière les molaires.
  • Les canines tombent entre 10 et 12 ans, tandis que les canines définitives sortent entre 11 et 13 ans.
  • En dernier lieu, c’est vers 12 ans que la seconde batterie de molaires (même si, techniquement, les autres étaient des prémolaires), définitives poussent derrière les prémolaires.

Questions vieilles comme le monde sur les dents

Pouce ou tétine?

Cette question revient très souvent. On vous propose un bref comparatif des deux méthodes ci-après.

Les + : Les – :
Pouce
 – Toujours disponible, même la nuit  – Haut niveau de dépendance
 – Totalement économique  – Traîne partout
 – Dure jusqu’à 5-6 ans
 – Gêne la pousse des dents
Tétine
 – Plus hygiénique, propre  – Se perd « facilement »
 – Stérilisation rapide  – Peut tomber puis être sucée
 – Sevrage plus facile (vers 2-3 ans)  – N’est pas gratuite…
 – Adaptée à la pousse des dents  – Moins naturelle

Pour nous, le bilan est sans appel : la tétine est beaucoup plus adaptée à la bouche de l’enfant et est beaucoup plus facile à arrêter que le pouce. J’ai en tête le souvenir de ma soeur, qui a sucé son pouce jusqu’à ses 8 ans et les complications (dents en avant) et le stress (pour mes parents qui devaient inventer 1000 méthodes pour la faire arrêter) généré.

D’un point de vue hygiénique, la tétine est aussi meilleure puisqu’elle passe bien au lave-vaisselle par exemple.

Du point de vue des docteurs, Déborah Rozental, dentiste à Paris a éclairé l’Express pour nous : « Les deux déforment le palais. Le souci concerne principalement l’arrêt de l’un ou l’autre. Il est plus facile d’arrêter la tétine, vers deux ou trois ans, tandis que l’utilisation du pouce a souvent tendance à se prolonger au delà des cinq-six ans. Les conséquences sur le palais sont donc plus importantes ».

Origine de la petite souris ?

L’origine de notre amie verte (ah non, je confonds…), est difficile à déterminer précisément. Beaucoup d’historiens attribuent la maternité de cette légende au conte français du XVIIe siècle de la baronne d’Aulnoy : La Bonne Petite Souris, même si aucune récompense n’est offerte en compensation.

La tradition d’offrir une pièce, elle, remonte au XXe siècle avec la petite souris qui vient remplacer la dent de lait, pendant la nuit, par une pièce ou un jouet.

En France et dans plusieurs pays, on note toutefois que c’est la fée des dents qui prend en charge la collection et la rémunération des dents. Même si, dans tous les cas, le résultat reste le même : les parents récupèrent la dent pour la conserver dans une boite ou la jeter, et l’enfant traverse cette étape incertaine avec la joie de trouver, sous son oreiller, une piécette.